Le 7 juillet dernier en cette belle fin de matinée, j’avais décidé de faire un saut à l’étang de notre club, sans autre but que de m’amuser une heure lancer et voir l’ évolution de notre plan d’eau en été.

 

Sur place, pas la moindre activité, un vrai miroir que rien ne troublait : j’attachais donc ,pour tenter ma chance en profondeur ,ma plus grosse et plus lourde nymphe mon bas de ligne(fatigué), une montana sur hameçon de 8. Quelques minutes plus tard, ce choix fut récompensé par une belle tirée franche, suivi d’un départ puissant et puis, je ne sentis plus rien. Vérification faite, pas de casse, ma mouche était au bout d’un fil en sale état…changement de fil pour un maxima 17 plus adapté à ma montana. C’est à cet instant que je vis arriver, à une dizaine de mètres, une grosse carpe nonchalante. Je distinguais clairement sa grande gueule ouverte à la surface. Plus par jeu que par conviction, je lançais ma mouche vers elle, et elle tomba juste devant à quelques centimètres de son nez…et, j’ai vu ou pensé voir sa bouche blanche se refermer, j’ai ferré par réflexe, et, (je ne sais lequel de nous deux a été le plus surpris), le nonchalant se transforma en locomotive à écailles, pliant à l’extrême ma 10 pieds soie de 5 J’ai vite reconnu mon backing( que je n’avais pas vu depuis longtemps) sans parvenir à dévier d’un degré la torpille. La fin du backing arrivait quand mon compagnon de jeu amorça un virage qui l’aurait emmené derrière l’îlot. Je décidais alors de tenter-le tout pour le tout, en couchant ma canne du côté opposé au départ et en tirant énergiquement sur ma soie. Bref après avoir douté de mes noeuds, de l’attache soie bas de ligne, de mon fil, de la résistance de la canne, de l’implantation de la mouche, de l’endroit où cela allait se casser….multiplié par une dizaine de redémarrage… et 40 minutes de combat, je vis enfin apparaître mon adversaire : j’avais rendez-vous avec l’amour…un solide amour blanc. Viens ensuite le difficile problème d’attraper mon hôte, sans épuisette et sans personne pour m’aider(on doute et on est souvent seul face l’amour.) Je descendis dans l’eau, où je m’aperçu qu’il était encore plus gros que je ne pensais et surtout qu’il n’y avait aucune prise sur ce poisson tout en longueur et rondeur(un vrai teckel obèse !). Je finis par l’attraper en mettant ma main dans sa gueule, puis je jetais ma canne sur la berge et serrais de mon autre main la base de sa queue…et posais-le tout sur la berge… J’ai pu enfin mesurer la grandeur de mon amour(pas infini mais quand même 101cm !!!), le photographier avec mon téléphone portable , le remercier de sa visite et le laisser repartir dans son élément préféré pour de nouvelle rencontre. Fin d’une belle histoire d’amour, et pour répondre aux septiques, je confirme que la mouche était bien plantée dans sa bouche…et, que l’amour est susceptible en présence du pêcheur, puisqu’il finit par prendre la mouche dés qu’on l’approche de trop….

Hervé